Le retour au Grand Théâtre

À relire Pinter aujourd’hui, un demi-siècle après la création du Retour et moins d’une décennie après son prix Nobel, sa véritable stature et son originalité prennent un re-lief nouveau. Pinter s’impose. Pas besoin de présentation. Son théâtre dicte ses règles, si particulières, dès les premières secondes.
Question d’atmosphère. Il suffit d’entrer chez Pinter pour sentir que l’on est passé dans un autre monde, de l’autre côté d’un miroir pas si déformant que cela. Une repré-sentation de ce théâtre-là est comme une exploration dans un univers parallèle au nôtre. Désir et violence, rivalités et séduc-tion, luttes de préséance et de pouvoir, guerre des sexes et des générations.
Comme tant d’autres œuvres de Pinter, Le Retours’ouvre sur le silence d’un homme assis lisant le journal. L’espace n’est guère plus original: un séjour avec chaises, fau-teuils, canapé. Seul détail qui sorte un peu de l’ordinaire, un mur a été abattu qui sépa-rait ce salon du couloir de l’entrée, décou-vrant l’escalier qui mène à l’étage et la porte donnant sur l’extérieur. Homme et espace sans qualités ou presque, temps comme vide d’un jour que rien ne distingue, telles sont les données initiales.
Le Retour est aussi un retournement: tous les jeux sociaux, familiaux, professionnels, matrimoniaux tels qu’ils se jouent couram-ment, sont subvertis sous nos yeux, tantôt par degrés minuscules, tantôt par brèves et brusques saccades.
À une telle partition, il faut des interprètes qui sachent tenir et relancer sans répit, entre les mots, les mille nuances d’un re-gistre qui s’étend de la vague allusion à la menace la plus précise, du sous-entendu presque anodin à l’attaque frontale. Luc Bondy aime ces oeuvres mystérieuses, tout en frôlements et en éclats concentrés, qui suggèrent plus qu’elles n’affirment. Pour
aborder la subtile musique de chambre pin-térienne, il en a commandé une version nouvelle à un traducteur, Philippe Djian. Et il a réuni une distribution hors pair, avec en particulier Emmanuelle Seigner et Bru-no Ganz, qui tient ici un rôle en français pour la première fois.

 

 

14 & 15 janvier 2013 à 20h00 au Grand Théâtre
Durée: 2h05 & entracte
Adultes 25 €20 € 15 € Jeunes 8 €
Grand Théâtre
1, Rond-point Schuman
L-2525 Luxembourg
www.theatres.lu
Réservations sous Luxembourg Ticket.lu, c/o Grand Théâtre de Luxembourg, 1, Rond-point
Schuman, L-2525 Luxembourg, tél.: + 352/47 08 95-1 (6 lignes), fax: +352/47 08 95 95 du lundi au
vendredi de 10h00 à 18h30 ou via Internet www.luxembourgticket.lu.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *