La FFCEL s’investit pour le développement durable

A sa tête, une nouvelle présidente, Christiane Wickler, à son programme, une démarche qui veut s’inscrire dans la durabilité, la Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprise du Luxembourg, (FFCEL) et plus particulièrement, l’ensemble de ses membres, ont décidé de frapper fort en cette rentrée 2012 en lançant un débat autour de la conférence « Construction et développement durable : par passion ou par raison ? ».

 

  • Peut-on construire durable en temps de crise ?
  • Comment repenser notre modèle sociétal ?
  • Que transmettrons-nous aux générations futures ?

 

Des questions qui sont au cœur de la préoccupation de cette Fédération de femmes, créée en 2004 et qui compte 25% de ses membres dans le secteur de la construction. Un secteur qui pourrait encore plus à l’avenir dynamiser l’économie Luxembourgeoise.

 

Le 2 octobre, les intérêts de femmes ne sont pas seuls en jeu, il est surtout question de leur futur et de l’environnement.

 

Deux intervenantes à la conférence Véronique Coulon, fondatrice et Directrice de Lux Decor Peinture et Françoise Folmer, architecte, s’expriment sur ce sujet.

 


Questions à Françoise Folmer, architecte, conférencière sur le thème :
« Vivre en harmonie avec notre environnement : le salut par la technique ?».

 

Que représente cette conférence pour vous ? »

Au début, je me posais la question de ma légitimité pour intervenir aux côtés de Ministres, car c’est un grand honneur de figurer en présence d’un tel panel d’orateurs. Après réflexion, j’ai pensé que je pouvais apporter une autre perspective à ce sujet majeur de nos jours.
Mes convictions politiques, qui n’entrent pas en ligne de compte dans la conférence mais qui nourrissent ma réflexion jouent aussi. Il est très clair que nous devons changer de mentalités en matière de construction. Si nous désirons que le modèle de prospérité économique soit le nôtre, il faut redéfinir ce terme et s’engager à trouver d’autres modèles qui nous permettront notamment de voir la construction dans une perspective de durabilité.

 

Qu’entendez-vous par ce changement de mentalités ?

Notre modèle économique ne marche plus, ce n’est plus nouveau, d’autres secteurs doivent commencer à créer des richesses pour le pays, comme celui de la construction. Il faut donc
y réfléchir dès à présent, c’est une vision à long terme. Le développement durable ne se décrète pas, il se construit, il faudra fixer le cadre pour laisser à nos enfants un environnement qui leur permettra de vivre.

 

Vous exercez votre métier d’architecte depuis une vingtaine d’années, quels ont été les changements ?

Le métier a beaucoup évolué depuis mes débuts. Tout devient plus complexe, sur le plan contractuel, sur le nombre et la spécialisation des intervenants dans les projets de construction, nous percevons différemment les questions énergétiques. Les comportements des individus se sont aussi considérablement transformés, ce qui impose d’autres exigences en matière de construction.

 

N’est-on pas tenté en tant de crise, de vouloir construire plus vite sans soucis de l’environnement ?

C’est justement là que l’enjeu réside. Il ne faut plus penser à court terme en raison de la crise. C’est ce que font encore nombre d’individus pour générer de rapides profits mais il est fondamental de sortir de cette approche.

 

En écho au titre de votre conférence, qu’est-ce que l’harmonie pour vous ?

Vivre bien dans son environnement mais surtout imaginer transmettre ce bien vivre aux générations futures sans laisser une empreinte dévastatrice. Ne pas épuiser toutes nos ressources et vivre de manière à préserver la nature.

 


Notre vie future dépendra-t-elle de la technique ?

Cela parait inévitable dans nos maisons notamment et dans un souci d’économie de matières premières et de ressources énergétiques. Mais il faudra fixer un cadre qui permettra à tous d’en bénéficier. Dans cette perspective, il est nécessaire de redéfinir ce que nous pensons être nos besoins primaires et ce qui nous rend heureux. Il faudra aussi trouver des solutions au niveau politique pour le futur de notre consommation énergétique.

 

Pourquoi la FFCEL intervient sur ce sujet ?

Nombre d’entre nous travaillent dans ce secteur économique. Le rôle de la FFCEL est de mettre en avant la femme dans le monde économique. Sur ce sujet passionnant, nous avons des positions et des convictions. Il est donc légitime qui nous prenions la parole…

 

 

Questions à Véronique Coulon, Fondatrice et Directrice de LUX DECOR PEINTURE et modératrice de la conférence.

 

Quelle est la position de la FFCEL par rapport au thème du développement durable ?

25% de nos membres sont dans l’activité de la construction. Elles sont architectes, dirigent des bureaux d’étude ou des sociétés liées au bâtiment. J’interviens donc effectivement au nom de la FFCEL afin de présenter et de modérer les interventions pendant la conférence.

 

En temps de crise, ne faut-il pas mettre de côté cette question de développement durable ?

La situation économique grave complique la prise en compte des principes de développement durable. Néanmoins, nous sommes dans l’obligation de satisfaire différemment nos besoins actuels pour offrir aux générations futures, la capacité à satisfaire les leurs. En prenant en compte les difficultés, nous devons faire évoluer nos modes de consommation et la conception de nos activités professionnelles. Ce qui est évident, c’est que personne ne milite pour un développement non durable. Mais il est indispensable que chacun d’entre nous, à titre individuel, prenne conscience de sa responsabilité propre et de sa part active dans l’évolution du monde de demain.

 

Comment concevez-vous le durable dans votre activité ?

Nous favorisons les produits possédant des labels écologiques (type Ecolabel). Ceci correspond tout-à-fait aux préoccupations de nos clients qui nous demandent d’utiliser les produits à faible émissions de COV (composés organiques volatils) et de maîtriser les circuits de traitement des déchets.

 


Que peut-il advenir après cette conférence ? Qu’en espérez-vous ?

Ouvrir un débat sur l’application des principes du développement durable. Il est stigmatisé comme un problème économique. En son nom, il arrive que des mesures soient prises, alors qu’elles n’ont pas d’effets ou provoquent l’inverse. Aujourd’hui, au nom du développement durable, beaucoup de mesures ont été prises alors qu’elles n’ont pas d’effets.

Le marketing vert et « le greenwashing » (ou éco-blanchissement) existent et permettent à certains organismes d’imposer des pratiques onéreuses sans impact concret. De plus, des dispositions sont prises sans qu’en soient analysées les conséquences sur le long terme. La question du recyclage des déchets est essentielle et parfois occultée (exemple, le devenir des panneaux photovoltaïques).

 

Vous pointez du doigt des mesures inadaptées ?

Au nom d’une éthique soi-disant écologique, on se heurte parfois à des incohérences voire à des incompétences. Le public peut penser légitimement avoir un mode de vie écologique sans pouvoir mesurer réellement, s’il l’est ou non, comme par exemple, acheter une voiture qui consomme moins mais du coup se déplacer d’avantage… C’est un effet pervers ou
« effet rebond ». Là, les individus sont rassurés mais c’est totalement contre-productif pour le développement durable.

 

Y a-t-il un espoir dans cette perspective?

Oui, je le pense, globalement, nous sommes sur la bonne voie. Nous pouvons aller vers un modèle qui ne soit pas trop coûteux et applicable mais il est nécessaire que tout le monde relève les manches. Ce qui doit permettre d’utiliser moins d’énergie sans bloquer le développement de la construction.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *